Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive
Elle court comme un ruisseau que les enfants poursuivent
Courez, courez, vite si vous le pouvez
Jamais, jamais, vous ne la rattraperez
Lorsque chantent les pipeaux, lorsque danse l’eau vive
Elle mène les troupeaux au pays des olives
Venez, venez, mes chevreaux, mes agnelets
Dans le laurier, le thym et le serpolet
Un jour que sous les roseaux, sommeillait mon eau vive
Vinrent les gars du hameau pour l’emmener captive
Fermez, fermez, votre cage à double clé
Entre vos doigts, l’eau vive s’envolera
Comme les petits bateaux, emportés par l’eau vive
Dans ses yeux les jouvenceaux voguent à la dérive
Voguez, voguez, demain vous accosterez
L’eau vive n’est pas encore à marier
Pourtant un matin nouveau à l’aube, mon eau vive
Viendra battre son troupeau, aux cailloux de la rive
Pleurez, pleurez, si je demeure esseulé
Le ruisselet au large s’en est allé